Hollywood & l'histoire
Entre mythes et réalité
C'est totalement faux

S’il est vrai qu’Agricola fut gouverneur de la Grande-Bretagne, il n’était pas en poste en 117, mais plutôt en 78.
Avant d’être gouverneur, il avait servi dans l’armée de Paulinus et avait repris le commandement de la Legio XX Valeria Victrix. C’était non seulement un homme d’action, mais aussi un politicien qui connaissait bien la région[1].
Il commença une première campagne en Écosse, qu’il arrêta à l’isthme Fort-Clyde jusqu’en 81, année où recommença les campagnes sous ordres de Domitien ; pour se faire et pour aider dans sa campagne, il édifia de nombreux forts sur son passage[2]. L’assaut final contre les Calédoniens eut lieu en 84 au Mons Graupius, où il réussit à duper l’ennemi en le forçant à aller le rejoindre sur un terrain escarpé, lui permettant ainsi de les attaquer par-derrière. Après avoir appris sa victoire, Domitien le fit rappeler à Rome ; Agricola avait été gouverneur pendant six ans[3].
Sa biographie, écrite par son gendre, avance que l’Empereur, jaloux des faits d’armes de ce dernier, pour l’empêcher de conquérir totalement l’Écosse, ce qui aurait fâché le principal concerné. En plus de ses exploits militaires, Agricola avait aussi réprimé les abus administratifs romains dans la région, en plus de mettre en place des programmes d’éducations et de romanisation dans le but d’intégrer les élites locales dans l’Empire[4].
Après son départ, peu de traces existent concernant la gouvernance romaine en Grande-Bretagne, et ce jusqu’à ce qu’Hadrien devienne Empereur[5]. On sait par contre que de 118 à 122, année de sa visite dans l’île, le gouverneur était Pompeius Falco, et que ce dernier avait repoussé les attaques venues du Nord[6].
[1] Sheppard Frere, Britannia : A History of Roman Britain, Londres / New-York, Routledge & Kegan Paul, 1987 (1967), p. 87, 88
[2] Patrick Galliou, Britannia : Histoire et civilisation de la Grande-Bretagne romaine Ier-Ve siècle apr. J.-C., Paris, Editions Errance, 2004, p 21
[3] Frere, op. cit., p. 96, 97
[4] Galliou, op. cit., p. 23
[5] Stanley Ireland, Roman Britain : A Sourcebook, Londres / New-York, Routledge, 1996 (1986), p. 84
[6] Frere, op. cit., p. 111